La science n'est pas la réalité.
- Marie Aichagui
- 11 août 2023
- 3 min de lecture
Avoir un regard scientifique sur le monde demande de la curiosité, de la logique et un sens critique. Tout le monde peut développer cela, sans résoudre d'équations vertigineuses.
D'abord il faut comprendre que la science développe des modèles du monde. Donc la science tente d'expliquer des observations, mais la science n'est pas la réalité. La réalité est bien trop complexe pour être comprise dans une modèle, donc les modèles scientifiques ne décrivent que certains aspects de la réalité. D'où l'importance de définir les limites du modèle en question.

De nombreuses personnes qui se disent scientifiques n'ont d'ailleurs pas compris la distinction entre la réalité et le modelage, ce qui peut mener à des situations fâcheuses où des autorités veulent faire entrer des personnes dans un modèle qui ne s'applique pas à eux, au nom de la science. On peut alors parler de dogme scientiste, qui est une perversion de la science.
Revenons aux sciences vraies. La science est une remise en question permanente pour s'approcher de la réalité. Les scientifiques doivent ainsi avoir la modestie d'admettre que la vérité ne pourra jamais être atteinte par un modèle scientifique, qui demeure une approximation imparfaite. Une description scientifique doit être débattue, scrutée, affinée, rejetée, remodelée, jusqu'à ce qu'elle soit au mieux en accord avec les observations et les conditions définies qui permettent de l'appliquer. Il faudra alors continuer la remise en question pour s'assurer que le modèle passe toujours l'épreuve d'être en accord avec les observations.
Par exemple, le modèle des forces mécaniques avec comme condition (aussi appelé hypothèse) que le sol est plat, va servir à construire une maison qui tiendra. Le fait que la maison tienne montre que le modèle appliqué était bon. Mais le jour où il y aura un tremblement de terre ou gonflement d'argile fort, la condition "le sol est plat" ne sera plus vraie et le modèle ne sera plus valide. L'invalidité du modèle lorsque le sol n'est pas plat explique les dommages observées sur la maison en forme de fissures ou autres destructions. On pourra alors appliquer un autre modèle mécanique pour décrire la déformation des murs soumis à des forces causées par un sol en pente.

Et si un modèle ne correspond pas aux observations, il faut le dire et le dénoncer. Dans le monde actuel, les modèles scientifiques sont à la base de décisions politiques. Il en découle des lois et des directives qui ont un impact sur la vie courante. Par exemple, le modèle climatique émis par le GIEC a pour conséquence des restrictions économiques qui plongent des entrepreneurs dans la perte de revenus et par conséquence leurs familles risquent de vivre dans la précarité. Or ce modèle n'est pas validé par l'observation. En quoi les décisions politiques prises sur cette base sont-elles alors justifiées ?
J'entends des lecteurs émettre la réserve que, n'étant pas scientifiques, ils ne sont pas légitimes de contester des conclusions annoncés par des personnes ayant cette appellation. Bien-sûre que si ! Tant que vous êtes capables d'observer, avec vos cinq sens, le monde dans lequel vous vivez, vous pouvez le comparer avec les modèles décrits et juger de la cohérence entre la théorie et l'observation. Personne ne doit se soumettre aux conclusions d'autrui. Si on décide de faire confiance aux conclusions de quelqu'un, il faut d'abord que cette personne soit digne de confiance. Si ce n'est pas le cas, alors creusez le sujet, fouillez les preuves et questionnez sans indulgence jusqu'à vous faire votre propre idée sur le bienfondé d'un modèle.
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